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Giverny

Magique glycine…

Sa luxuriante floraison impressionne tout autant qu’elle fascine. Joyau du pont japonais, notre magique glycine explose au jardin d’eau ! Gros plan sur cette vigoureuse plante chérie par le maître des lieux…


La question brûle les lèvres de nombreux d’entre vous : la glycine qui magnifie le pont japonais est-elle celle dont profita Claude Monet ? «Tout à fait, confirme notre chef jardinier adjoint Rémi Lecoutre. Il s’agit là de la glycine originelle !». Plus que centenaire, la majestueuse doit sa survie à l’équipe de Gilbert Vahé qui restaura, à la fin des années 70, l’antre givernois : «Si le pont s’était effondré et n’était plus récupérable, la glycine, elle, était en bon état, poursuit l’intéressé. Pour la sauvegarder, les jardiniers l’ont installée sur un échafaudage et ont choisi de la tailler le moins possible». Avez-vous remarqué qu’une deuxième glycine, également d’époque, s’épanouit à l’autre extrémité du bassin ? Celle-ci, dont le pied avait chuté dans l’étang, fut sauvée grâce à une grue. Elle aussi revient donc de loin !

Deux variétés de glycine se partagent la vedette. «La glycine de Chine fleurit en premier et offre une cascade de fleurs violettes, explique Rémi Lecoutre. Quant à la glycine du Japon, elle propose de longues grappes de fleurs blanches». Le signe particulier de la glycine du Japon ? Elle tourne dans le sens des aiguilles d’une montre autour de son support. Lorsque les deux s’entrelacent, le spectacle est à son apogée ! Avez-vous remarqué, en outre, que notre glycine fleurit plus tardivement que ses consoeurs de notre région ? «C’est normal, explique notre chef jardinier adjoint. Les glycines en avance sont nichées dans des environnements urbains, adossées contre un mur et au Sud. La notre profite d’un ensoleillement moindre et est en outre située sur l’eau. L’amplitude thermique est du coup moins élevée».

Menacée par les gelées tardives, notre glycine est l’objet de toutes les attentions : «Ce phénomène climatique est plutôt récent, note Rémi Lecoutre. Nous étions moins embêtés lorsque les hivers étaient plus marqués !» L’an passé et à la faveur de températures clémentes en février-mars, la glycine avait démarré trop vite. Les fleurs n’avaient pas supporté la chute des températures lors des gelées tardives. Les jardiniers ont, cette saison, trouvé la parade avec une méthode efficace de protection antigel. Ce système d’aspersion, qui consiste à projeter une pluie artificielle sur les bourgeons, s’est déclenché dès que la température est passée sous les zéros degrés. «Nous avons ainsi enregistré un -3° le 2 mars ou un -4° le lendemain». 

Quid, dès lors, de l’entretien de la glycine ? Pour fleurir en abondance, cette grimpante a besoin d’une bonne taille chaque hiver. «Nous la taillons une fois par an, lorsque les jeunes pousses démarrent, soit aux alentours de janvier- février». L’équipe intervient ensuite ponctuellement pour enlever les grandes tiges qui se développent de façon anarchique. Ou comment bichonner l’un des trésors du sanctuaire givernois…