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Giverny

Incollables sur le jardin d’eau ?

Ses nymphéas et son pont japonais fascinent les visiteurs. Mais êtes-vous sûrs de tout connaître du jardin d’eau givernois ?


5 février 1893.

C’est à cette date que Claude Monet signe, à Vernon, l’acte d’achat d’une bande de terrain située en contrebas de sa propriété, entre le Ru de Giverny et la voie ferrée. Première pierre à l’édifice, cette acquisition lui permettra de concrétiser son rêve de jardin d’eau. Mais l’artiste impressionniste se heurtera aux réticences locales et aux incontournables lenteurs administratives !

Les nymphéas ? Une révélation (tardive) !

Saviez-vous que, dans un premier temps, Claude Monet cultiva ces merveilles -commandées au pépiniériste Joseph Bory Latour-Marliac- sans songer à les peindre ? «J’ai mis du temps à comprendre mes nymphéas, concéda-t-il à son intervieweur Marc Elder. Je les avais plantés pour le plaisir… Un paysage ne vous imprègne pas en un jour… Et puis, tout d’un coup, j’ai eu la révélation des fééries de mon étang. J’ai pris ma palette… ».

Vert nippon ?

Claude Monet possédait de nombreuses estampes japonaises sur lesquelles figuraient de majestueux ponts. S’en inspira-t-il lorsqu’il s’attela à l’aménagement de son jardin d’eau ? Sans aucun doute ! Reste qu’en optant pour le pot de peinture verte, le père de l’impressionnisme ne fit pas montre d’une fidélité absolue au modèle. Car les ponts traditionnels nippons sont rouges !

Des rats d’Amérique !

Lorsque Gérald Van der Kemp entreprit la restauration du domaine, les étangs étaient envahis par des rats d’Amérique -rongeurs introduits en Europe pour leur fourrure bon marché-. Ces indésirables y avaient creusé des galeries et y grignottaient les racines des nénuphars ! C’est en plantant, sur les berges, des palplanches métalliques que le Conservateur-en-chef honoraire du Musée national de Versailles réussit à les contraindre à refluer vers la rivière…

Un nouveau pont.

Lors de la restauration, il fallut remplacer le pont japonais qui avait pourri et s’était effondré. On en réalisa une copie exacte, en usant d’un bois de hêtre déniché dans l’est de la Normandie…

Iris et rosiers.

S’il existe des clichés de Claude Monet posant devant l’allée centrale ou le massif de géraniums, il n’en existe pas du jardin d’eau. Une vidéo tournée par Sacha Guitry, mais aussi des témoignages rapportent que le peintre givernois y avait essentiellement installé des iris, rosiers et pelouses. «Il n’y avait pas autant de plantes ni de fleurs qu’aujourd’hui», explique notre chef jardinier Jean-Marie Avisard. Une recréation que n’aurait pas renié le maître des lieux !